Il y a 3 ans quasiment jour pour jour, j’immatriculais au RC « Handiness », cabinet de conseil dédié au SI des institutions médico-sociales.
Pourquoi handiness ? La traduction anglaise est « habileté », « dextérité », mais mes clients qui ne sont pas des anglophones pour la plupart, voient là une contraction de handicap et happiness ... et cela me plait bien aussi.
Peu importe, l’essentiel est que cela "parle» !
Je conseillerais à tous les salariés de tenter un jour l’expérience de l’entrepreneuriat.
Personnellement, j’ai même l’impression que toutes mes expériences passées n’avaient pas d’autre but que de me préparer à cela. Bien sûr, j’ai eu de la chance au niveau timing : à croire que toute l’Europe avait décidé de m’aider en votant dans l’année 2016, le Règlement Général de la Protection des données ;
A une époque, où pourtant très heureuse et investie dans mon job, je pensais peut-être, un jour, mettre à profit l’accord senior pour développer une activité de conseil sur le sujet des SI dans le secteur médico-social, social.
Quand des gens viennent vous voir de façon récurrente pour avoir vos conseils, on se dit qu’il y a peut-être un vrai besoin !
Mais c’était dans un coin de ma tête, et quelques temps après, ayant identifié le besoin de profils DPO, et traversant une période difficile après un changement de direction générale, je décidais de me lancer.
La création d’handiness le 8 mars 2018 était un petit clin d’œil : il existe les droits des femmes et moi j’ai décidé ce jour-là d’exercer pleinement mes droits. J’avais 6 ans lorsque les femmes ont enfin pu avoir un carnet de chèque et exercer une profession sans l’accord de leur mari, 11 ans lorsque la notion de chef de famille a été supprimée.
Je suis née dans un monde et j’évolue dans un autre.
3 ans après mon émancipation personnelle : aucun regret. C’est même la meilleure chose que j’ai faite, et je remercie finalement mon ancien employeur de m’avoir poussée à prendre une décision aussi radicale. J’ai rapidement tourné la page et j’ai employé toute mon énergie à réussir ce nouveau challenge.
Je travaille beaucoup, certes mais j’ai toujours beaucoup travaillé : ce n’est pas un problème .
Et je peux lorsque je suis chez moi, m’octroyer des moments de liberté à contre-courant, en fonction de la météo par exemple.
Je ne suis pas toujours chez moi. Bien sûr le contexte pandémique à ralenti les choses, mais j’aime me déplacer, déambuler dans une autre ville que la mienne et en profiter pour rallonger le voyage de quelques jours … pour voir la mer.
La pluralité des clients permet la sécurité. A la différence du salariat, on peut arrêter une mission avec un client sans mettre en péril tout l’édifice. Cela arrive quelque fois car le RGPD est un sujet qui de prime abord « embête un peu », donc il faut arriver à susciter un intérêt sur un autre plan : harmonisation des pratiques ou le relier au Ségur de la santé comme c’est le cas aujourd’hui. Mais ça peut ne pas fonctionner.
J’ai la chance d’avoir des clients qui majoritairement m’enrichissent chaque jour de leurs expériences et j’ai l’impression d’être le rouage d’un cercle vertueux en capitalisant sur tous leurs savoirs pour augmenter ma propre connaissance des sujets ... et la leur par ricochet. Peut-être que je serai une abeille dans une autre vie !
N’hésitez pas, capitalisez sur vos expériences, identifiez un besoin et lancez-vous ! Arrêtez de vous culpabiliser et de souffrir du syndrome d’imposture car on vous a dit un jour que vous aviez un « profil atypique ». Car c'est cette différence que vos clients viendront chercher.
Alors merci, tout simplement merci ! A tous ceux qui m'ont soutenue, aidée quelquefois sans le savoir. Merci à toutes les femmes, les suffragettes et toutes les autres, connues ou inconnues qui ont participé et participent encore à mettre de jolies couleurs sur ce monde.